Souvenez-vous, dans la saison 1 du Podcast Radio P.O., et plus particulièrement dans le 2^ème épisode, j’étais revenue sur le périmètre métier du Professionnel de l’organisation, sur ses 4 domaines d’intervention que sont le home-organising, le office-organising, le home-management et la gestion du temps à travers le office-management.

Et je vous avais dit à la fin de l’épisode que je reviendrais sur le périmètre du métier, mais cette fois sous une approche différente, pour vous expliquer en détail ce qui ne rentre pas dans notre champ de compétences et surtout ce que n’est pas un Professionnel de l’organisation, précisément pour que vous puissiez encore mieux appréhender les contours de notre métier.

Et c’est important, car ces limites ont un impact sur la posture du PO quand il accompagne un client.

Les activités que nous avons choisi d’écarter à la création de la FFPO

Lorsque nous avons commencé à nous réunir, au cours de l’année 2015, cela fait plus de 8 ans aujourd’hui, avec plusieurs consœurs Professionnelles de l’organisation confirmées, pour poser les toutes premières fondations de la FFPO (Fédération Francophone des Professionnels de l’Organisation), nous avons commencé, après nous être attachées à définir notre métier, par délimiter ce qui rentrait dans le champ de notre périmètre métier, mais aussi et surtout ce qui n’y rentrait pas.

C’est la base, on pourrait dire, de ce qui constitue une Fédération Professionnelle, et il faut se souvenir qu’à l’époque, il n’existait pas grand-chose, aucune fédération en France ou dans le périmètre francophone européen et qu’on partait véritablement d’une page blanche. Que de chemin parcouru depuis, quand j’y pense…

En effet, comme nous sommes sur de nouvelles compétences, et un nouveau métier, que tout le monde ne connait pas encore, il est super important de bien comprendre ce qui relève de notre métier et ce qui n’en relève pas.

Ainsi, donc, après d’âpres discussions, on a décidé d’exclure du champ de compétences du Professionnel de l’organisation les activités professionnelles suivantes :

Ménage (et plus largement tout ce qui peut être assimilé à l’entretien de la maison).
Aide à domicile, aide aux courses.
Coaching parental
Secrétariat administratif ou aide à la gestion administrative.
Conseil ou coaching budgétaire.
Home staging.
Décoration d’intérieure / Architecture intérieure.
Services de conciergerie.
Déménagement (manutention).

Pourquoi ? Parce que le maître-mot qui doit nous guider, c’est l’ORGANISATION !

Quand on parle de coaching parental, par exemple, on est sur le terrain de l’éducation. Pour ma part, par exemple, j’ai toujours dit à toutes les clientes que j’ai accompagnées en home-management, et j’en ai accompagné beaucoup, que je n’étais pas Super Nanny et que je n’étais pas là pour intervenir sur l’éducation de leurs enfants, mais sur tout ce qui pourrait permettre d’améliorer l’organisation au sein de la famille, y compris avec les enfants, et cette nuance est de taille ! Parce que cette nuance, vos clients ne l’auront peut-être pas et c’est normal que ce soit flou pour eux puisque le professionnel, c’est vous.

Mais justement, il faut que ces limites soient parfaitement claires pour vous.

Idem pour le ménage. On peut intervenir en home-management par exemple pour faciliter les routines de ménage et on travaillera avec son client par exemple pour simplifier, fluidifier, mieux répartir les tâches domestiques, mais en aucun cas, on est là pour faire le ménage, y compris si on intervient sur le rangement en home-organising. Optimiser l’organisation d’un espace de vie et mettre en place avec son client un rangement optimal, cela n’a rien à voir avec le ménage.

Donc chaque fois que vous avez un doute sur le périmètre du métier, demandez-vous si ce que vous faites est en lien avec l’organisation ou non, ça doit être votre repère absolu.

Prenons un autre exemple, celui du coaching budgétaire, exclu du champ de compétences du PO :

Un PO n’interviendra pas, par exemple, pour accompagner ou former un particulier en gestion budgétaire, car ce n’est pas son domaine de compétences ou d’expertise (sauf s’il est formé ou s’il bénéficie d’une expérience significative en la matière).

En revanche, il pourra intervenir dans la mise en place d’une ORGANISATION qui permettra et facilitera une meilleure gestion budgétaire : mise en place d’un système de classement, créneau dédié dans l’agenda, etc.

Est-ce que vous percevez la différence ? Parfois, la différence est ténue mais elle est fondamentale.

De la même manière, un Professionnel de l’organisation peut aider un particulier ou une entreprise à préparer et à organiser le déménagement d’un lieu de vie ou de bureaux/locaux professionnels, sans toutefois se définir ou se prendre pour un déménageur !

Des activités qui peuvent être néanmoins complémentaires

Attention bien sûr, on peut avoir des activités exclues du champ du PO, mais qui sont complémentaires de nos activités !

A titre d’exemple, le home-staging, le Feng-Shui et la décoration d’intérieure sont des activités proches, voire très proches de nos compétences en home-organising, mais néanmoins différentes.

Il s’agit bien d’expertises différentes des nôtres, avec un référentiel et des formations différentes, même si la complémentarité avec notre périmètre métier est évident.

Ainsi, il est tout à fait possible de proposer des prestations en home-organising ET des prestations en Feng-shui ou décoration d’intérieure, à condition de bien faire la différence entre les deux prestations et, surtout, de savoir l’expliquer à ses clients (qui peuvent facilement confondre home-organising et home-staging, par exemple).

Revenir aussi sur ce que le PO n’est pas, est important, je vous le disais plus haut, pour la posture : la posture du PO !

Ce qu’il est :

Lee « PO » est avant tout, est-il nécessaire de le rappeler, un professionnel « de l’organisation ».

C’est avant tout un facilitateur, qui va intervenir exclusivement sur le champ de l’organisation de la personne, d’une famille ou de l’entreprise qu’il accompagne.

Son expertise à lui, ce sont les stratégies, les méthodes et les outils d’organisation qui se traduisent en accompagnement.

Ce qu’il n’est pas :

1) Attention : il n’est pas psychologue !

Peuvent exercer en qualité de psychologue les personnes qui ont suivi, en France en tous les cas, 5 années d’études en Psychologie (Master I et Master II) et dont le parcours a été sanctionné par un diplôme d’état de Psychologue, un titre professionnel, qui même si vous avez réussi notre Master II, n’est pas systématiquement donné. Le candidat au titre professionnel est évalué sur sa compréhension de l’éthique, de la posture du psychologue, etc. Ma fille Lola est passée par là, elle a obtenu le titre de Psychologue du travail après 5 longues années d’études et je peux vous dire que c’était pas gagné et que c’est costaud !

Même si l’exercice de notre métier, tissé de relations humaines, nécessite de déployer des qualités de diplomatie, d’écoute, de bienveillance, attention à ne pas nous « improviser » psychologue pour autant (la dérive, classique, est dangereuse, pour soi comme pour son client) !

Nous ne sommes pas armé.es pour accompagner les personnes qui souffrent de TAC

Je vous donne un exemple concret : dans notre parcours de formation de 3 mois Devenir home-organiser, on fait intervenir en live pendant plus de 2 heures Ann Van Den Hautte, fondatrice de la Psy du Logis, qui est à la fois PO et psychologue et qui est surtoute experte des TAC, les Troubles de l’Accumulation Pathologique, comme le syndrome de diogène, la syllogomanie, le syndrôme de Noé et autres.

Le but de cette intervention est de faire comprendre à nos stagiaires qu’ils ne sont, en réalité, pas outillés du tout pour accompagner ce type de troubles, car cela dépasse largement, et c’est peu dire, notre champ de compétences. Les conséquences peuvent être catastrophiques, voire dramatiques, pour la personne qui souffre de l’un de ces TAC, mais aussi pour le ou la home-organiser qui, souvent d’ailleurs guidé.e par ses bons sentiments et l’envie chevillée au corps d’aider son prochain, peut se retrouver dans des situations inextricables.

2) Il n’est pas thérapeute

De la même manière, il n’est pas thérapeute, sauf s’il est formé, et si possible solidement formé à la pratique d’une thérapie en particulier. On ne s’improvise pas non plus donc, thérapeute. Ce serait dangereux pour vos clients de laisser croire que vous l’êtes… si tout simplement vous ne l’êtes pas.

3) Il n’est pas coach professionnel non plus !

Le coaching professionnel est un métier à part entière, inscrit au RNCP (Répertoire National des Compétences Professionnelles – Code RNCP 28 497) et qui nécessite une formation spécifique, souvent longue, qui aboutit généralement à une certification, et qui exige également d’être formé en continu mais également d’être supervisé par un autre coach, plus expérimenté et habilité à « superviser ».

Le PO est souvent assimilé, par abus de langage et par facilité, parce que compréhensible de tous, à un « Coach en rangement » ou un « Coach en organisation ». Oui, pour utiliser ces deux appellations exclusivement mais attention, là encore, à ne pas croire (ou à faire croire à ses clients) que nous sommes « Coach professionnel » pour autant.

En résumé, si vous ne vous êtes pas spécifiquement formé.e au Coaching professionnel, et que vous n’êtes pas Coach professionnel certifié.e, vous n’êtes tout simplement pas Coach professionnel.

C’est aussi simple que cela !

En conclusion

Bref, tout ça pour vous dire qu’il nous appartient donc de bien connaître les contours, les limites de notre champ de compétences pour ne pas aller sur des terrains que nous ne maîtrisons pas, c’est avant tout une question d’éthique professionnelle.

Je vous souhaite un bon vendredi, un doux et reposant week-end, bien au chaud, et je vous retrouve dans 15 jours pour un tout nouvel article, la semaine prochaine, c’est Barbara qui prend le relais !