Sobriété numérique : conseils pour adopter un numérique plus responsable

sobriété numérique

Cette semaine, j’avais très envie de vous parler de sobriété numérique. C’est un sujet que je trouve passionnant, nous rappelant que derrière l’illusion d’un monde virtuel, se cache un système complexe d’équipements et d’infrastructures pour le traitement, le transport et le stockage de nos données : des millions de serveurs locaux, de bornes wifi, d’antennes-relais, de transmetteurs, de répéteurs et de routeurs, des milliers de câbles terrestres et sous-marins, de satellites, de data centers remplis de serveurs et de disques durs… Bref, une liste non exhaustive qui donne déjà le tournis !

Avant de vous donner quelques clés pour adopter un numérique plus responsable, j’avais quand-même envie de vous en dire un peu plus sur les enjeux environnementaux qui en découlent, car oui, toutes ces technologies ont un impact environnemental majeur, à tous les stades de leur cycle de vie.


Quels sont les enjeux ?

Qu’il s’agisse de l’extraction de matières premières et notamment des métaux rares contenus dans nos appareils (ordinateurs, smartphones), de leur fabrication – très consommatrice en eau et en produits chimiques, du transport, de leur utilisation très consommatrice en énergie et enfin, de leur fin de vie car les déchets électroniques sont parmi les plus complexes à traiter.

Et justement, le numérique consomme à lui seul 10% de l’électricité mondiale soit 1500 à 2000 milliards de kwh !

Alors bien évidemment, toute la pollution générée par le numérique ne dépend pas de simples consommateurs et utilisateurs que nous sommes, il faudrait en réalité une profonde remise en cause des pratiques existantes. Mais même si nos actes individuels ne représentent qu’une pierre dans l’édifice, je me dis que c’est déjà un grand pas et que si chacun contribuait à l’effort collectif et véhiculait à son tour les bonnes pratiques à adopter, ce serait déjà ça de gagné !

Aujourd’hui, la circulation de l’information est permanente, dans le monde professionnel comme dans la vie quotidienne. On est en mesure de se demander, dans un monde où tout s’accélère, avec un besoin d’immédiateté, de réactivité, et de multitasking où on ne se contente plus d’effectuer une seule activité à la fois, comment faire, à l’ère du tout numérique, pour continuer à les utiliser mais de façon plus responsable ? 

Il est possible d’agir individuellement à différents niveaux 

Dès l’acquisition, l’entretien et la fin de vie de notre matériel, dans la gestion de l’énergie, mais aussi de nos impressions papier, dans notre façon de naviguer sur internet ou encore sur les réseaux sociaux, et bien sûr dans la gestion de notre courrier électronique.

Concernant l’acquisition, l’entretien et la réparation de nos appareils :

Tout d’abord, concernant l’acquisition de nos appareils, quelques chiffres : en 2019, on compte 34 milliards d’équipements numériques pour 4 milliards d’utilisateurs, la durée de vie d’un ordinateur a été divisée par 3 en 30 ans, les ¾ des impacts environnementaux d’un smartphone ont lieu lors de la phase d’extraction/fabrication, et enfin, pour la fabrication d’un ordinateur et de son écran, auront été nécessaires : 240KG de combustibles fossiles, 22kg de produits chimiques et 1,5 tonnes d’eau claire ! 

Alors, quand il est nécessaire d’acquérir du nouveau matériel, il est primordial avant tout de bien évaluer ses besoins et de rechercher le meilleur équilibre entre suréquipement et sous-équipement. Par exemple, pour une utilisation uniquement bureautique, il ne sera pas forcément utile d’acquérir un ordinateur ultra performant.

Une autre piste consiste à acquérir du matériel de deuxième main, ce qui est une façon efficace de lutter contre le numérique jetable. Le marché du numérique reconditionné est déjà bien développé. Soyez toutefois vigilants et attentifs au grade, au vendeur et à la garantie proposée. 

Ensuite, une fois l’acquisition faite, essayer de prolonger autant que possible la durée de vie de nos appareils. Tout d’abord, en élevant (si nécessaire) notre niveau de compétences. Car ce manque de compétence peut parfois conduire un utilisateur à remplacer prématurément son équipement. On essayera aussi de bien entretenir son matériel (procéder aux mises à jour correctives, supprimer régulièrement les fichiers inutiles et procéder à un nettoyage du disque). Enfin, pour prolonger la durée de vie de nos appareils, on essayera évidemment d’en prendre soin. Prévoir un rangement pour son ordinateur portable, ou encore une housse et un verre trempé pour nos tablettes et smartphones. Ils seront ainsi plus protégés et risqueront tout simplement moins la casse.

En cas de panne, privilégier en premier lieu la réparation plutôt que le remplacement.

Concernant la gestion de l’énergie :

Je vais vous parler maintenant de la gestion de l’énergie. Comme je le disais précédemment, le numérique est très consommateur en énergie, et représente 10% de la consommation mondiale en électricité. Et puisqu’on parlait aussi du transport, il faut 2 fois plus d’énergie pour transporter une donnée que pour la stocker pendant toute une année !

Alors quelques pistes très concrètes pur réduire notre consommation énergétique quotidienne :

  • Tout d’abord, éteindre notre box et notre boitier TV la nuit et en notre absence permettrait de réduire notre impact mais aussi d’économiser jusqu’à 16€ par an. 
  • Mettre nos appareils hors tension en utilisant par exemple une multiprise avec interrupteur. Il en existe même avec un interrupteur sur chaque prise de la multiprise, permettant ainsi de n’allumer sur celui dont nous avons besoin.
  • Éteindre nos écrans d’ordinateurs au moment de la pause déjeuner, quand vous quittez votre espace de travail pour une réunion. Bien penser à éteindre son ordinateur chaque soir.
  • Activer le mode veille de l’écran après 5 à 20 minutes d’inactivité, et même le mode veille prolongé après 15 à 60 minutes d’inactivité, ce qui mettra l’ordinateur en hibernation, c’est-à-dire électriquement éteint. La différence de consommation entre le mode veille et veille prolongée est importante, cela mérite le coup de se pencher sur cette possibilité.
  • Il est possible aussi de régler la luminosité de nos écrans. En effet, votre consommation augmente proportionnellement à l’intensité de votre luminosité. La différence de consommation énergétique entre la luminosité maximale et minimale est de 40%. L’idée étant de conserver un bon confort visuel, et d’adapter la puissance de luminosité de nos écrans en fonction de nos conditions d’éclairage.
  • Préférez de petites charges régulières de vos appareils, plutôt que des charges complètes. La majorité du temps, il vaut mieux ne pas attendre que la batterie soit vide, même s’il faut de temps en temps envisager des décharges complètes (ce qui permettrait un recalibrage de la jauge).
  • Pour finir, il est fortement conseillé d’éviter la surchauffe : proscrire l’exposition au soleil, et éviter de travailler avec l’ordinateur posé sur la couette ou les genoux, ce qui viendrait boucher les aérations.

Adapter notre façon de naviguer sur Internet

Cette fois, pour s’attaquer à notre façon de naviguer sur Internet, il faudrait idéalement tendre vers la rationalisation de notre navigation : être efficace et essayer de les réduire

Dans cette optique, il est recommandé d’utiliser des marque-pages, favoris ou signets, ce qui évite à chaque consultation de procéder à des recherches qui seraient plus consommatrices que de cliquer directement sur le lien souhaité.

Bien sûr, pensez également à fermer les onglets inutilisés que ce soit sur ordinateurs, mais aussi sur tablette et smartphone, où ils sont parfois moins visibles !

Mieux gérer notre visionnage de vidéos

Les usages vidéos représentaient en 2019 de 80% du flux mondial de données !

Par exemple, nous pouvons adapter la résolution à la taille de nos écrans : plus notre écran est petit et plus on pourra baisser la résolution de la vidéo. On peut aussi choisir d’adapter la résolution au type de contenu visionné (selon qu’il s’agisse d’une conférence, d’un film, ou autre…).

Le réseau wifi est à privilégier lorsqu’on le peut, plutôt qu’un réseau 4G qui est 20 fois plus impactant ! Et encore mieux, une connexion filaire !

Il faut aussi penser à désactiver la lecture automatique des vidéos, sur les réseaux sociaux et sur Youtube. Il est possible aussi de désactiver le téléchargement automatique des médias partagés sur WhatsApp. Ou tout au moins de choisir les options de téléchargement, en wifi uniquement par exemple.

S’agissant des plateformes d’abonnements telles que Netflix, Amazon Prime Vidéo, Deezer ou encore Spotify, il est préférable de télécharger le contenu surtout s’il est prévu de la visionner ou l’écouter à plusieurs reprises.

Je vais m’arrêter là pour les quelques conseils à adopter, mais comme vous pouvez le constater, il est tout à fait possible de faire évoluer nos pratiques de façon assez simple.

Et pour finir sur une note positive, et sans compter les nombreux avantages du numérique, je dirais qu’il compte quand-même son petit lot de bénéfices comme par exemple l’économie de papier (même si elle est encore assez faible) et la réduction de déplacements professionnels remplacés par les visioconférences

Si vous souhaitez aller plus loin sur ces questions, vous pourrez aller voir les ressources que je vous partage en fin d’article.

Alors, prêts à passer à un numérique plus responsable ?

Je vous dis à très bientôt, belle fin de semaine, et très bon grand week-end à tous !

Barbara Rolland


Ressources et sources en lien avec l’article :

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