Petites surfaces, micro-habitat : l'art d'optimiser les petites surfaces

Aujourd’hui, on va parler petits espaces ! Parce qu’en home-organising, il est question, vous le savez, de la phase de tri, de la phase de désencombrement, de la phase de rangement mais il y a une phase qui est également essentielle, c’est la phase de l’optimisation ou de la réorganisation des espaces. Elle nécessite de maitriser quelques notions d’aménagement des espaces de vie, comme le zoning ou encore la circulation dans les espaces, et d’ergonomie bien sûr.

Et on optimise les espaces notamment quand les espaces sont petits, quand on manque de possibilités de rangement, et que l’on doit, du coup, se montrer astucieux.

Dans le cas d’une optimisation des espaces de vie, il peut arriver que ce soit le client qui vous le demande, mais la plupart du temps, c’est vous qui serez force de proposition, car optimiser les espaces fait partie de notre valeur ajoutée : gagner de l’espace disponible, proposer des astuces pour fluidifier l’organisation, tirer le meilleur parti des petits espaces.

Pourquoi est-il plus jamais nécessaire aujourd’hui, dans notre pratique, d’optimiser l’espace ?

Parce que tout simplement les espaces sont de plus en plus petits !

Des cuisines plus petites, un séjour étriqué, des espaces de rangement qui disparaissent… Une étude de l’Institut des hautes études pour l’action dans le logement (Idheal) publiée fin août 2021 épingle l’évolution des logements neufs au cours des 20 dernières années en région parisienne. L’institut a ainsi épluché 1703 plans de 52 immeubles collectifs d’Ile-de-France sur la période 2000-2020.

Le principal élément qui ressort concerne la taille des pièces et des logements. « En comparant plus d’une centaine de plans de logements livrés avant 2011 et plus de 400 plans de logements livrés après, le constat est net. Il vient confirmer les données statistiques des bases Sitadel (les bases des permis de construire) : la diminution des surfaces dans le logement est réelle, et elle concerne toutes les surfaces », assurent les auteurs de l’étude baptisée « Nos logements, des lieux à ménager ».

Etude IDHEAL « Nos logements, des lieux à ménager«

Outre les problèmes de surface, l’Idheal met en avant d’autres problèmes épineux, avec des placards et des caves qui disparaissent progressivement de nos foyers !

L’étude le souligne : « Depuis des années, les espaces de rangement tels que les celliers, buanderies, se font de plus en plus rares au sein des logements collectifs ».

Pire, « environ 17% des logements étudiés ne comportent aucun rangement intégré ». Les placards se réduisent comme peau de chagrin dans les constructions neuves. Il y a ainsi en moyenne 1,35 m2 de placards intégrés (de 0,65 m2 dans les studios à 2,78 m2 en moyenne dans les 5-pièces).

Un problème de rangement d’autant plus pesant que les caves ont quasiment disparu des constructions modernes, comme l’a montré une autre étude publiée en juin dernier par Qualitel (« L’état des lieux du logement des Français »). Seulement 4% des logements construits après 2009 en possède une, contre 50% avant 1945. Même constat pour les greniers, qui ne concernent plus que 6% des logements après 2009, contre 22% avant 1945.

Etude Qualitel « Etat des lieux du logements des foyers français »

Je vous invite d’ailleurs, si le sujet vous intéresse, à visionner ou revisionner un reportage qui était passé sur France 2 il y a 3 ans environ et qui avait été diffusé dans l’émission Tout compte fait : « Location : plus c’est petit, plus c’est cher ! ».

Voici le descriptif du reportage :

Hausse du mètre carré oblige, Paris et les plus grandes villes françaises offrent pour les locataires à petits revenus des surfaces de plus en plus réduites. En France, 26 000 foyers vivraient dans un appartement de moins de 14 mètres carrés. Des étudiants sont concernés mais aussi beaucoup d’actifs. Une vie miniature où chaque centimètre carré est optimisé.

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Des dimensions minimales pour bien vivre

Alors, ce qu’il faut savoir quand même, c’est que pour vivre bien, il est bon de respecter certains critères et notamment les dimensions minimales fixées par le décret n°2002-120 du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent qui définit les critères minimaux de décence à respecter lors de la location d’un logement.

C’est un sujet plus que d’actualité car bien que cette législation s’impose aux logements destinés à la location, vous trouverez en 3 clics sur les sites d’annonces immobilières pléthores de « logements », (je mets bien logement entre guillemets) surtout sur Paris, qui font moins de 8 m2 et qui se disent « tout confort ». C’est ce qu’on appelle le micro-logement (à ne pas confondre avec le micro-habitat, où vivre dans un petit espace est avant tout un choix, et parfois même un choix de vie).

Et là, on est loin du logement décent ! Pour info, un logement décent répond à 5 critères : une surface minimale, l’absence de risque pour la sécurité et la santé du locataire, l’absence d’animaux nuisibles et de parasites, une performance énergétique minimale, la mise à disposition de certains équipements. Si le logement n’est pas décent, le locataire dispose de recours.

La surface minimum diffère selon qu’il s’agit d’un logement en location ou en colocation: Si la taille du logement est inférieure à cette norme, le logement n’est pas décent et le propriétaire a interdiction de le louer.

Dans le cas de la location d’un logement simple, un logement doit comporter au moins une pièce principale ayant :

Soit une surface habitable : d’au moins 9 m² et une hauteur sous plafond d’au moins 2,20 m.
Soit un volume habitable : d’au moins 20 m³.

Dans tous les cas, au-delà des critères qui définissent un logement décent, car il est probable que les clients qui vous contactent ou vous contacteront pour que vous optimisiez leurs espaces de vie ne logeront pas dans un 10 m2, il est important d’avoir en tête les dimensions minimales requises, gage d’un minimum de confort au quotidien.

Pour le séjour, il est conseillé d’allouer 20 m2 pour avoir suffisamment de place pour y disposer un canapé, une table basse, un meuble télé tout en pouvant circuler facilement. Si vous souhaitez disposer plus d’assises dans votre salon et installer un coin repas, la surface conseillée double.

Quant à la cuisine, elle s’imagine facilement dans 12 m2. Un conseil : n’hésitez pas à l’ouvrir sur le séjour pour agrandir davantage l’espace !

Côté chambre, la surface minimum requise pour une chambre d’ami ou une chambre d’enfant est de 9m2. Pour la chambre parentale, voyez plus grand avec un minimum de 12 m2. Cette surface est parfaite pour une chambre confortable (pour les parents comme pour les enfants). Si la surface vous le permet, n’hésitez pas à pousser jusqu’à 15-20 m2.

La salle de bains, quant à elle, ne nécessite pas autant de surface. En effet, 3 m2 suffisent ! Si vous choisissez une salle de bains avec baignoire, prévoyez, dans ce cas, un minimum de 9m2.

Et pour les WC, inutile de voir grand, 1m2 sera largement suffisant.

Autres surfaces à prévoir : la largeur du couloir, le garage et/ou la cave. Pour le couloir, prévoyez 1,40 m de large et 14m2 pour le garage. Ainsi, l’espace sera suffisant pour y garer une voiture.

Enfin, même si la taille de la cave varie en fonction de l’espace disponible, elle sera fonctionnelle avec un minimum de 4m2.