Le métier de Professionnel de l’organisation, présent depuis une quinzaine d’années en France, en Belgique et en Suisse, fait aujourd’hui plus que jamais rêver. Le succès du premier livre de la consultante japonaise Marie Kondo, La magie du rangement, traduit en 40 langues et vendu à plus de 12 millions d’exemplaires à travers le monde, y est évidemment pour beaucoup !
Suscitant depuis ces dernières années de nombreuses vocations, en particulier chez les femmes déjà engagées dans un processus de reconversion professionnelle ou souhaitant donner plus de sens à leur vie professionnelle, ce métier est en train de se structurer et de se professionnaliser.
La FFPO (Fédération Francophone des Professionnels de l’organisation), créée en avril 2017 à mon initiative ainsi qu’à celle de plusieurs de mes consœurs, a ainsi posé les premières fondations d’un métier en quête de reconnaissance.
Des enjeux sociétaux, économiques et environnementaux évidents
Mais force est de constater que bien que notre métier soit en plein développement, il reste un métier émergent. En effet, de nombreuses personnes, c’est ni plus ni moins la réalité de notre marché, ne connaissent pas encore l’existence de notre profession ou n’auraient pas le réflexe de faire appel à nos services.
Pour autant, il répond dès à présent à de nombreux enjeux sociétaux, économiques et environnementaux évidents :
- Des enjeux liés à la nécessaire transition écologique, de la réduction des déchets à une consommation plus responsable (hyperconsommation, fast fashion, accumulation d’objets, gaspillage alimentaire, etc.).
- Des enjeux liés à un besoin de plus en plus fort, en particulier depuis le 1er confinement, de s’alléger, de vivre avec moins, plus simplement, et ce dans toutes les sphères de notre vie (le minimalisme dans nos intérieurs, la détox numérique, le slow working pour travailler moins mais mieux, le slow living en réponse à un ressenti d’accélération du temps et à un besoin vital de ralentir, etc.).
- Le développement exponentiel du télétravail et l’évolution des modes d’organisation du travail à l’ère digitale, avec le développement du « travail flexible » et de la mobilité, mais également des espaces de travail qui vivent actuellement une vraie révolution !
- Des enjeux sociétaux et économiques en lien avec l’accroissement démographique, qui conduit à une augmentation du coût de l’espace (notamment dans les grandes villes), ou encore l’augmentation de la mobilité : nous déménageons et changeons de travail beaucoup plus souvent qu’auparavant.
- Les séparations et les recompositions familiales, plus nombreuses également, nécessitent de se réorganiser constamment.
- Etc.
Bref, de plus en plus, aujourd’hui et à l’avenir (en prospective), les raisons ne manqueront pas de faire appel à nos services, quel que soit notre domaine d’intervention et la couleur que l’on choisit de donner à son activité de Professionnel.le de l’organisation !
Preuve que les choses bougent réellement, on assiste depuis ces derniers mois à des signes très, très encourageants en faveur du développement de notre métier, et donc aussi de notre marché…
Les choses bougent… enfin ! Pour une vraie reconnaissance de notre métier…
Valérie Guillard, chercheur et Professeur des Universités à Paris-Dauphine, spécialiste du rapport à l’objet, consacre un chapitre entier aux home-organisers dans son dernier livre Du gaspillage à la sobriété – Avoir moins, et vivre mieux ? (2019, Deboeck Supérieur) !
Elle a par ailleurs signé le 14 octobre dernier un article très pertinent dans The Conversation : « Comment expliquer le succès du home-organising ? »
Fabriquer – consommer – jeter – fabriquer – consommer – jeter – etc. Pourquoi ne pas mettre fin à ce cycle qui va se heurter inévitablement à l’épuisement des ressources de la planète ? En modifiant quelque peu nos habitudes de consommation, nous pouvons allonger considérablement la durée de vie de nos objets ce qui diminuera nos besoins en production et réduira notre quantité de déchets.
Concrètement : emprunter, louer, acheter d’occasion plutôt que d’acheter systématiquement du neuf, et réparer, donner, revendre, échanger plutôt que de jeter, permet d’optimiser l’utilisation de nos objets et reculer le plus tard possible le moment où il faudra s’en défaire. Et au-delà de freiner l’impact de notre consommation sur l’environnement, toutes ces actions sont très souvent source d’économies !
Pour s’y retrouver et adopter les bons réflexes, le Ministère de la Transition écologique et l’ADEME ont créé longuevieauxobjets.gouv.fr, un site de conseils pratiques en tout genre, d’actualités, d’outils pour partager ses objets entre voisins ou encore diagnostiquer les pannes de ses appareils… Mais c’est également et surtout un annuaire grâce auquel, on peut identifier rapidement les professionnels les plus à même de répondre à son besoin, qu’il s’agisse de trouver une alternative à l’achat neuf ou une solution pour éviter de jeter ce qui pourrait encore être utile.
Notre métier est de plus en plus présent dans les médias, dans la presse écrite, la presse en ligne, les radios ou encore à la télévision, y dans les journaux télévisés. Encore récemment, l’émission Tout compte Fait, sur France 2, présenté par Julian Bugier, consacrait l’un de ses reportages au home-organising : « Faut-il payer pour apprendre à ranger ? ».
Et bien sûr, les deux programmes consacrés au home-organising sur Netflix, L’art du rangement, avec Marie Kondo, et plus récemment Get Organized with The Home Edit, contribuent encore à populariser notre métier auprès du grand public !
Autant de signes encourageants en faveur d’une vraie reconnaissance de notre métier ! Oui, notre métier est un métier émergent, mais c’est surtout un métier d’avenir qui s’inscrit plus que jamais en réponse aux enjeux sociétaux, économiques et environnementaux de demain !
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