Télétravail : 6 bonnes pratiques pour concilier travail et vie de famille

Depuis la crise sanitaire, vous le savez, le télétravail s’est considérablement développé en France, et partout dans le monde. C’est même devenu aujourd’hui l’un des critères, si ce n’est LE critère de choix n°1 en entretien d’embauche pour la jeune génération qui considère le télétravail comme non négociable : « Vous pratiquez le télétravail ? Non ? Désolée, ça ne va pas être possible… Oui ? Combien de jours par semaine ? Et sinon, le full remote, c’est possible ? ».

Et on les comprend, non ? Que l’on soit entrepreneur ou salarié, travailler de chez soi est pour bon nombre d’entre nous synonyme de liberté, le Graal d’une vie idéalisée qui véhicule encore de nombreux rêves mais aussi de nombreux fantasmes, pour ne pas dire clichés : « Tu travailles de chez toi ? C’est génial. Tu bosses quand tu veux, alors ? » En la matière, les clichés sont légion ! Travailler de chez soi signifie pour beaucoup être complètement libre de son temps, pouvoir le gérer comme on le souhaite, même si on le sait aussi, le télétravail forcé en périodes de confinement a été très mal vécu par certains, en particulier par ceux qui n’avaient jamais télétravaillé. 


Une flexibilité à double tranchant

Cette fameuse et si convoitée flexibilité des horaires compte d’ailleurs parmi les motivations n° 1 chez celles et ceux qui aspirent à se reconvertir et à entreprendre en solo

C’est d’autant plus vrai chez les femmes, qui continuent en grande majorité à porter la charge mentale de l’organisation familiale. Travailler de chez soi apparait alors comme une porte de sortie, une alternative judicieuse qui lui permettrait à la fois de continuer à travailler ET d’être plus disponible pour gérer les contraintes du quotidien, dont la vie de famille.

Pourtant, entreprendre de chez soi n’est pas si évident qu’il n’y parait. Passée l’euphorie des premières semaines, les néo solopreneurs parviennent plus ou moins rapidement au même constat : « Fichtre ! C’est bizarre, j’ai l’impression d’être moins efficace que lorsque j’étais salarié.e ! » Un sentiment qui mêle étonnement, déception et, dans certains cas, si ce sentiment s’installe durablement, découragement, voire démotivation… A prendre donc (très) au sérieux, et ce dès le démarrage de ce que l’on peut considérer comme un choix de vie à part entière ! 

Concilier boulot et vie de famille, c’est possible ?

Concilier boulot et vie de famille, quand on travaille de chez soi, relève parfois du parcours du combattant ! En l’absence de repères fiables (et donc d’un cadre !), le risque est grand de s’y perdre et de ne plus savoir si on travaille de chez soi ou si c’est sa famille qui s’est installée à son bureau, tant les frontières entre la vie professionnelle et la vie familiale n’existent plus.

Tantôt c’est votre vie de famille qui empiète (c’est peu dire !) sur votre vie professionnelle, tantôt c’est votre travail, auquel vous pensez H24 (en particulier chez ceux qui ont créé leur activité), qui déborde sur votre vie familiale, jusqu’à, dans certains cas, l’envahir complètement !

Ces deux écueils existent et peuvent même se succéder joyeusement, mettant les nerfs des ces télétravailleurs, mais aussi ceux de leurs proches (avec raison), à rude épreuve !

Ce phénomène a un nom : on parle de « blurring », un nouvel anglicisme qui désigne l’extrême porosité entre le vie pro et la vie perso.

De réels avantages à travailler de chez soi

Sans nier les difficultés, car elles existent, on ne va pas se mentir, il existe de réels avantages à travailler de chez soi : 

  • Une plus grande flexibilité,
  • Une plus grande disponibilité (attention à son revers, celui de trop l’être !), 
  • La possibilité d’être déjà à la maison (sauf quand vous êtes en rendez-vous à l’extérieur ou en déplacement) pour accueillir les techniciens divers et autres réparateurs, ou pour accueillir les lettres recommandées et livraisons de colis sans avoir à se déplacer au bureau de poste le lendemain,
  • Moins de temps passé dans les transports : un gain de temps considérable, mais aussi, un gain d’énergie… et une économie financière substantielle !
  • Une plus grande capacité d’attention et de concentration pour avancer sur des projets complexes, par exemple.
  • Etc.

Mais pour pouvoir continuer à apprécier et savourer ces avantages dans la durée, il importe de ne pas se laisser déborder par la vie de famille et de respecter… quelques principes de bon sens, et surtout 6 bonnes pratiques simples à mettre en oeuvre et à adopter au quotidien : 

1) Assumer son travail à 100 %

Si vous êtes entrepreneur, vous parviendrez beaucoup plus facilement à poser des limites à votre entourage et à cloisonner chaque fois que c’est nécessaire si vous assumez dès le départ votre travail, celui que vous exercez désormais depuis la maison, à 100 %.

C’est un préalable indispensable. Il importe dès le départ que vous considériez votre travail comme un travail à part entière, que vous preniez votre travail au sérieux, comme n’importe quel autre travail, salarié ou pas. Evident, me direz-vous ? Pas tant que ça.

Le fait de travailler de chez soi, dans son environnement intime, ne nous aide pas en effet à considérer notre travail comme n’importe quel autre travail, comme celui de votre conjoint par exemple, qui lui, travaille à l’extérieur, dans de « vrais » bureaux, avec des collègues, dans une « vraie » entreprise. Et les petites réflexions des autres, ici et là, ne nous y aident pas non plus !


Pourtant, c’est bien de vous, et de votre propre conviction personnelle, que naîtra le respect des autres. Comment imaginer demander aux autres de respecter votre travail si vous-même, vous ne le respectez pas à 100 % ? 

Assurez-vous donc en premier lieu qu’aucune partie de vous, même infime, ne considère pas votre travail comme une forme de « sous-travail », moins important que celui des autres, celui de votre conjoint notamment. Il vous sera plus aisé d’expliquer aux autres (ami.e.s, enfants, conjoint, parents, voisins, etc.) que là maintenant, non décidément, vous n’êtes pas disponible pour un café / ciné / goûter /papotage sauvage sur le palier/ et qu’il est important que vous boucliez le dossier de votre client X ou Y avant ce soir 18h.

2) « S’habiller en mou » : une fausse bonne idée ?

L’avantage, quand on travaille à la maison, c’est qu’on peut s’habiller comme on veut. Allez, on l’a tous fait pendant les confinements ! Chemise blanche ou joli haut en haut, et jogging ou bas de pyjama en bas !

Oui mais… Attention néanmoins à ne pas tomber dans l’excès inverse et à travailler tous les jours en pyjama et robe de chambre ! Ce que les québécois appellent si joliment « s’habiller en mou » !

En effet, même si vous travaillez de chez vous, veillez à être (a minima) dans l’état d’esprit d’une personne qui travaille, donc, et qui peut potentiellement avoir son client au téléphone ou en visio-conférence. Une question de dynamique ! 

Peut-être une question aussi de juste milieu à trouver, entre le pyjama/robe de chambre/claquettes, certes très tentant mais catastrophique si vous avez tendance à procrastiner, et le tailleur pantalon talons hauts !

Gare, sinon, au laisser-aller et à la perte progressive de confiance et d’estime de soi !

3) Délimiter son territoire

Cloisonner ou décloisonner, telle est la question !

En la matière, il existe deux écoles. Celle qui vous invite à tout cloisonner et à n’envisager le travail à domicile qu’à la condition que vous ayez une pièce à part dans laquelle installer votre bureau.

Et celle qui, au contraire, privilégie le décloisonnement.

Certains travailleurs à domicile ont besoin d’une pièce à part pour pouvoir s’isoler et rester centrés sur leur travail. Pour d’autres, une pièce à part sera anxiogène et générera le sentiment contre-productif d’être « punis ». Ils n’aiment pas être isolés et travaillent plus efficacement en étant immergés dans la « vie » de la maison, en plein cœur du séjour. Pour la petite anecdote, c’est mon cas, je ne conçois pas d’être enfermée dans une petite pièce et d’y rester une journée entière, j’ai besoin d’un peu de vie, de passage, de bruit, de lumière et… d’un minimum d’espace.

Bien sûr, si vous n’avez pas de pièce disponible chez vous pour accueillir votre bureau, la question ne se pose pas et vous devrez composer avec un espace aménagé dans une autre pièce, le séjour le plus souvent.

Mais quel que soit la solution que vous choisirez, il vous faudra malgré tout veiller à bien délimiter votre « territoire ». 

Car même si vous ne disposez que d’un bureau plaqué contre un mur dans votre séjour, il s’agit bien de votre espace de travail, bien à vous, et il vous revient de l’expliquer clairement à vos proches, à vos enfants en particulier.

4) Instaurer des horaires… et s’y tenir !

Vous délimiterez également votre territoire en instaurant des horaires, et là encore, en les communiquant à vos proches.

Durant ces horaires de travail, soyez autant que possible ferme avec votre entourage, y compris avec vos enfants qui, même petits, peuvent comprendre que votre travail est important, si vous avez pris le temps de leur expliquer ce que vous faites et pourquoi vous le faites (et si vous en êtes, bien sûr, vous-même convaincu.e).

Instaurer des horaires vous aidera à ne pas vous éparpiller et vous gagnerez en efficacité durant les heures de travail que vous aurez fixées. Vous vous frottez dans le cas contraire au risque d’un étalement sans fin de votre activité sur votre vie privée qui n’est profitable ni à vous, ni à votre famille. 

Vous pourriez par exemple délimiter votre territoire en instaurant la règle de ne pas répondre à des appels personnels durant vos horaires de travail (vous savez, votre mère qui vous appelle pour la troisième fois, ou encore la copine – ou le copain – qui souhaite caler votre prochain déjeuner au moment même où vous tentez de boucler la rédaction de votre proposition commerciale…).

Décrocheriez-vous si vous étiez salarié à l’extérieur ? Pas forcément. Décidez-le en conscience, communiquez-le en restant droit dans vos bottes et tenez-vous-y ! Vous constaterez que ce sera parfaitement bien compris et accepté, si vous êtes vous-même au clair avec ces limites (et donc si vous les assumez !).

5) Instaurer des sas de transition

Une bonne façon de délimiter son territoire, pour soi comme pour les autres, est enfin d’instaurer des sas de transition entre votre travail et… votre domicile. C’est d’autant plus nécessaire quand on travaille de chez soi !

Difficile en effet de ne pas tout mélanger si vous ne matérialisez aucune « coupure » entre un monde et l’autre.

Voici quelques pistes :

  • Vous réserver un temps calme bien à vous avant de démarrer, comme celui de boire un café (ou un thé) tranquillement à la maison, d’écrire quelques lignes sur un carnet, ou de faire le point sur les priorités de votre journée.
  • Sortir prendre un café le matin, après avoir déposé vos enfants à l’école par exemple.
  • Clore la journée de façon agréable en prenant l’habitude de faire le point sur cette journée, ou en sortant vous balader un quart d’heure, en allant chercher le pain, ou les enfants à l’école.

Ce qui compte, le soir, c’est d’envoyer à votre cerveau le signal que votre journée de travail est terminée et que votre vie personnelle et familiale prend le relais. 

Et j’ai gardé le meilleur pour la fin…

6)     ­Se positionner clairement par rapport aux tâches domestiques

Contre toute attente, la difficulté à résister à la « tentation » des tâches domestiques (vous savez, la pile de linge qui nous fait de l’œil, la vaisselle qui ne nous prendra que 10 minutes, la machine à tendre parce que sinon, ce soir, le linge sera froissé …) est l’une des grandes problématiques du travail à domicile (si, si) !

La question mérite d’être posée clairement : Les tâches domestiques, on s’y colle ou pas ?

Pourquoi pas, si vous estimez que vous avez choisi de travailler de chez vous pour la flexibilité que cela vous apporte et que cela vous permet de vous « avancer » un peu sur l’organisation familiale, au calme, sans la présence de votre tribu.

Un grand non assumé si vous estimez que votre travail n’en est précisément pas moins important qu’un travail exercé à l’extérieur et que vous ne vous y « colleriez » pas si vous travailliez à l’extérieur !

Libre à chacun de voir midi à sa porte, mais à la condition expresse que vous vous positionniez clairement et en conscience, une fois de plus, par rapport aux tâches domestiques.

Rien ne vous empêche en effet de décider de les mettre de côté tant que vous êtes « au travail » ou, si vous ne pouvez pas « résister », vous réserver un temps dédié et limité dans le temps, par exemple en y consacrant une demi-heure pendant la pause-déjeuner, de 13h à 13h 30, ni plus ni moins, avant de reprendre.

Abordez clairement le sujet avec votre conjoint ! Clarifiez avec lui/elle les tâches que vous êtes en mesure de prendre en charge pendant votre journée de travail (lorsque votre travail vous en laisse le temps) et celles qui ne rentrent pas dans vos prérogatives, en tous les cas lorsque vous travaillez à la maison. Ne restez pas sur des non-dits. Vous éviterez ainsi de nombreux malentendus et petites remarques anodines qui finiront par saper votre motivation lorsque votre conjoint rentre à la maison, après un rapide coup d’œil : 

« Ah, tiens, tu n’as pas encore préparé le dîner ? » 

Allez, je termine là-dessus ! A bon entendeur… 😉

A vos claviers !

Ça m’intéresse d’ailleurs de savoir comment vous, vous vivez le télétravail et cette difficile conciliation boulot/vie de famille à la maison et comment vous l’avez vécu pendant les différents confinements ! N’hésitez pas à me transmettre vos témoignages, vos anecdotes et pourquoi pas aussi vos bonnes pratiques pour télétravailler en bonne intelligence avec ses proches 😊

Je vous souhaite un doux vendredi, un très bon week-end et vous dis à très bientôt pour un nouvel article sur le blog !

Diane Ballonad Rolland


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *