Qui n’a jamais ressenti cette sensation d’avoir la tête encombrée, saturée de choses à faire, entre les « To-Do-Lists » qui s’accumulent, les tâches à gérer dans l’urgence, les idées qui nous traversent et parfois nous emballent, les e-mails, SMS, informations à ne surtout pas rater et multiples notifications en tous genres ?
Jusqu’à avoir littéralement l’impression que notre tête va exploser, ou disjoncter…
C’est le « Trop » ! Trop d’informations à traiter à la fois, trop de pensées, trop de stress, trop d’images, et souvent pas assez de sommeil ni de temps de déconnexion et de repos pour récupérer…
Si le cerveau est sur-sollicité, il risque de saturer, comme le disque dur de son ordinateur lorsque ce dernier est trop plein : il « rame » ! On parle également de surcharge cognitive ou d’épuisement par saturation.
La saturation, ou surcharge cognitive, s’installe lorsque le cerveau doit faire face à plus d’informations qu’il ne peut en traiter. Il se trouve tout simplement dépassé par le volume de sollicitations qui se présentent à lui.
Et pour cause !
Nous sommes submergés quotidiennement par un déluge de données numériques qui provoque aujourd’hui un stress sans précédent, surtout dans le monde du travail.
Quelques chiffres :
Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale utilise Internet et nous échangeons 150 milliards d’e-mails chaque jour. L’humanité produit désormais plus d’informations en deux jours qu’elle ne l’a fait en 2 millions d’années ! Chaque seconde, 28 millions d’informations est diffusée sur le Web, l’équivalent du contenu de deux Bibliothèques Nationales de France, l’une des plus importantes au monde, soit 63 millions de Bibliothèques Nationales de France par an !
« Infobésité » : Information Overload ou surcharge informationnelle
Apparu pour la première fois en 1962, soit bien avant l’arrivée d’Internet, le terme « Information Overload » – ou « surcharge informationnelle » – est popularisé en 1970 par le futurologue américain Alvin Toffler. L’analogie alimentaire avec le terme «infobesity » fut inventé par David Shenk en 1993. Ce terme désigne l’excès de « masse grasse » formée par le bombardement d’informations qui étouffe nos processus intellectuels.
La surinformation, ressentie aujourd’hui par les 2/3 des cadres en entreprise, serait donc le fait de recevoir plus d’informations qu’il n’est possible d’en traiter sans porter préjudice à l’activité.
Les cadres très impactés par la saturation cognitive
Lorsque l’on est en situation d’encadrement, on doit à la fois gérer une part de la charge de travail opérationnelle dans son service (rares sont les managers qui ne font que « manager »), mais également toute la charge psychique du bon fonctionnement de son service : s’assurer que tout est mis en œuvre pour que les objectifs soient atteints, répondre à la fois aux attentes de ses collaborateurs mais également à celles de sa hiérarchie.
Les sollicitations sont incessantes et sont un frein à la réalisation de leurs missions. Un cadre reçoit effectivement un volume d’information 10 fois plus important que ce qu’il recevait il y a 15 ans et produit environ 10% de données de plus chaque année. Et il passe 30 % de son temps à gérer ses mails, comme nous l’avons vu précédemment !
Par ailleurs, ils passent souvent beaucoup de temps, jusqu’à parfois 50 % de leur temps de travail, en réunions et doivent compenser ce temps perdu en allongeant leur amplitude horaire, en venant plus tôt, parfois très tôt, et en partant de plus en plus tard, tout en continuant d’emporter du travail à la maison, le soir et le week-end, avec des difficultés de plus en plus importantes à déconnecter du travail et donc à recharger les batteries.
Mais l’infobésité et le technostress ne touchent pas seulement le monde du travail : ils impactent également nos vies personnelles et familiales. Nous sommes aujourd’hui tous concernés, à des degrés divers.
Charge mentale : quand les femmes restent l’ordinateur familial !
Chez les femmes, dans la grande majorité des cas, la surcharge cognitive est double : elle cumule la charge mentale liée à son poste professionnel et la charge mentale liée à la responsabilité logistique du foyer.
En effet, la désormais célèbre « charge mentale », popularisée ces derniers mois par la BD virale de l’illustratrice Emma, Fallait demander !, et reprise par la totalité ou presque des médias qui semblaient découvrir un concept qui a pourtant été théorisé par les sociologues dans les années 70 , est une réalité : même en cas de partage des tâches parfaitement équitable entre les deux parents, la femme, à fortiori lorsqu’elle est mère, reste dans la grande majorité des cas l’ordinateur familial ! C’est elle, le plus souvent, qui continue à porter toute la charge mentale de l’organisation familiale.
Cette charge mentale, que j’appelle aussi « le syndrome du post-it mental », et qui épuise littéralement les ressources cognitives (car il s’agit bien, là aussi, d’une surcharge cognitive) et sature la mémoire de travail, est énergivore, génère stress chronique et fatigue, pouvant aller jusqu’à l’épuisement.
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