J’aide mon enfant (et mon ado) à s’organiser !

Nous rêvons tous en tant que parents que notre progéniture accomplisse joyeusement et sans rechigner (ah, doux rêveurs…) ce que nous lui avons demandé de faire : devoirs, petites responsabilités domestiques, routines quotidiennes, etc., et si possible, bien entendu, au moment où nous lui avons demandé de le faire.

La réalité est, comment dire, quelle que peu différente et tout parent sait combien il est nécessaire, dans la grande majorité des cas, de répéter moult fois une demande avant que celle-ci ne soit satisfaite. Et encore, quand elle l’est…

« Il est l’heure d’aller te coucher ! Va te laver les dents ! Tu as fini tes devoirs ? Range ta chambre ! C’est à ton tour de débarrasser la table. »

Nos injonctions répétées semblent glisser sur eux comme de l’eau sur les plumes d’un canard.

Connaissez-vous en effet beaucoup d’enfants qui obéissent au doigt et à l’œil et s’exécutent manu militari à la moindre de nos demandes ? Personnellement, je n’en connais pas beaucoup mais je trouve ça plutôt rassurant, non ?

Les enfants sont par excellence LES ROIS DE LA PROCRASTINATION. Et pour cause ! Ils ne sont pas encore parfaitement armés pour structurer, planifier, anticiper.

En revanche, nous pouvons si nous le souhaitons mettre en place DES CONDITIONS FAVORABLES pour les aider à s’organiser et à mieux se concentrer, qu’il s’agisse de leur redonner confiance, de développer chez eux le droit à l’imperfection (si, si !) ou encore de limiter les sources de distraction.


Savoir s’organiser, ça s’apprend !

Contrairement à ce que l’on pense souvent, savoir s’organiser n’est pas inné. Ca s’apprend !

Et c’est plutôt une bonne nouvelle car nous pouvons assez facilement, par des petits conseils de bon sens, apprendre à notre enfant à s’organiser, et ce dès le plus jeune âge.

Dès la primaire en effet, apprenons-lui par exemple à S’AUTONOMISER en lui demandant de :

  • Préparer son cartable du lendemain la veille au soir.
  • Checker lui-même son cahier de textes pour avoir une vue d’ensemble sur les devoirs de la semaine (et pas uniquement du lendemain).
  • Lui demander d’étaler son travail sur la semaine pour ne pas tout avoir à faire la veille au soir (histoire de le familiariser avec les bienfaits de la planification !).
  • Adopter une « stratégie de temps limité » (durée laissée à votre appréciation) pour ne pas se décourager par des séances de devoirs trop longues et éprouvantes. Une « stratégie de temps limité » consiste à se mettre au travail pour un temps court, et limité : 5 minutes, 10, 15, 20 ! Une technique qui fonctionne très bien avec les adultes aussi (à toutes fins utiles) …


Voici enfin 4 vraies astuces, qui une fois adoptées seront particulièrement utiles aux collégiens et aux lycéens :

1 | Apprenez-lui à hiérarchiser ses priorités

  • Compte-tenu du temps dont il dispose et de sa charge de travail, quelles sont ses priorités du jour ?
  • Sur quoi doit-il prioritairement se concentrer ?

« Attention, un devoir sur table se profile vendredi matin, nous ne sommes que mardi mais je sais que je ne pourrai pas réviser jeudi soir car j’ai entraînement. En plus de mes devoirs de demain, l’une de mes priorités sera de travailler pendant 30 minutes sur le sujet du DS de vendredi ce soir et d’y revenir demain soir. »

Apprenez-lui également, même si cela vous semble évident, à faire des listes et à programmer des alertes sur son smartphone pour libérer son esprit.

2 |Apprenez-lui à évaluer le temps réel d’une tâche.

Comme les adultes, les enfants et ados ont du mal à évaluer la durée réelle d’une tâche. Cette difficulté peut les conduire à procrastiner, soit parce qu’ils surestiment ce temps et se découragent devant l’ampleur de la tâche, soit au contraire parce qu’ils le sous-estiment et qu’ils se disent qu’ils auront « largement » le temps !

Pour les plus jeunes, on pourra utiliser un chronomètre visuel qui l’aidera à prendre conscience du temps qui passe et à structurer le temps durant ses devoirs.

Un « Time-timer » est disponible sur le marché : il permet à l’enfant de « voir » le temps s’écouler puisqu’il s’agit d’un cadran dont un secteur, coloré en rouge, diminue au fur et à mesure que le temps passe. L’enfant verra donc à quoi s’attendre et ne perdra pas son temps à se demander combien de temps il lui reste pour terminer sa tâche.

3 | Favorisez des conditions de travail qui lui conviennent avant tout.

Idéalement bien sûr, il convient de LIMITER LES DISTRACTIONs qui risquent de nuire à la qualité de son attention. On imagine donc aisément qu’il est préférable de le faire travailler dans sa chambre, sur un bureau épuré, face au mur, sans la moindre distraction à moins de 20 mètres !

Mais dans la réalité, ce n’est pas aussi simple (ça sent le vécu, non ?) …

Contre toute attente, certains enfants et adolescents travailleront mieux en plein séjour, avec un fond sonore (musique ou télévision), entourés par la présence rassurante des siens.

Faites le point avec lui et soyez clairs : s’il ne parvient pas à se concentrer et s’arrête toutes les deux minutes pour suivre l’émission en cours ou parler à son frère ou sa soeur, il devra retourner travailler « au calme » dans sa chambre.

De la même manière, faites en sorte, s’il est en primaire notamment, qu’il dispose de tous les outils à portée de main (cahiers, livres, fournitures) pour travailler dans de bonnes conditions et faciliter le passage à l’action.

Soyez intransigeant en revanche sur un point : demandez-lui expressément de NE FAIRE QU’UNE SEULE CHOSE A LA FOIS. Une fois adoptée, cette habitude lui sera utile le reste de sa vie !

4 | Mettez en place avec lui une routine qui facilite sa mise en mouvement.

(Pour les élèves de l’école primaire surtout ; au-delà, laissez-leur trouver seuls la mise en mouvement qu’ils leur conviennent).

En déterminant avec lui une routine simple et non contraignante, laissant aussi la part belle au plaisir et à la détente, vous contribuez à faciliter sa mise en route.

Comme pour les adultes, pourquoi ne pas inventer un ou plusieurs plusieurs petits rituels agréables qui ponctueront sa fin de journée ? 

L’exemple de Tom :

Quand il rentre de l’école à 17h 30, Tom commence par décompresser en prenant son goûter devant son manga préféré.

Une demi-heure plus tard, il s’installe à son bureau pour faire ses devoirs. Il sait qu’il ne pourra jouer à sa console de jeu qu’une fois les devoirs faits.

Quand il s’installe à son bureau, il commence toujours par allumer son Time-Timer (ça l’amuse et ça l’aide à visualiser le temps !) et par fixer une durée pour son travail du jour, en général une demi-heure, mais parfois, trois quarts d’heure. Si cela ne suffit pas, il relance une courte session.

Il consulte son agenda et regarde ce qu’il a à faire sur la semaine et la semaine prochaine, et regarde s’il pourra s’avancer un peu ce soir.

Il sort de son sac les livres et cahiers dont il n’aura pas besoin pour le lendemain et pose sur son bureau tout ce dont il aura besoin pour ses devoirs.

Une fois ses devoirs du jour terminés, il jette un coup d’œil sur son emploi du temps du lendemain et clôture sa séance de travail en préparant son sac pour le lendemain.

Le voilà l’esprit libre et enfin disponible pour se détendre sur sa console de jeu avant la douche et le repas du soir !

Extrait de mon livre, J’arrête de procrastiner, 21 jours pour tout remettre au lendemain, (2016, Eyrolles, Collection « J’arrête de »)